16 mai 2023
Ils s’appellent Rachid, Valentin, Abderrahim, Jérémy ou Sofiane, et font partie de la Compagnie Niya, cette troupe de danseurs émérites qui ont multiplié les ateliers auprès des jeunes du territoire, et notamment chez nos ados, lors des précédentes vacances scolaires, pour les initier à la « street dance » et au « hip-hop », dans le cadre de la résidence annuelle du CLEA, organisée par la Communauté d’Agglomération de Cambrai et les Scènes du Haut Escaut. C’est aussi dans ce cadre que la commune les accueillait ce vendredi à l’Espace Jeunesse, à l’occasion d’une double rencontre, pour nous présenter un extrait de leur spectacle « Gueules noires », l’après-midi devant les élèves de CE2/CM1/ CM2 de nos écoles, et le soir devant un plus large public.
Mais d’abord le chorégraphe, Rachid Hedli, a voulu nous donner les clefs pour mieux comprendre la danse urbaine, démonstrations à l’appui, en dressant un portrait des différents mouvements qui font qu’aujourd’hui elle fait partie des disciplines que regroupe la culture hip hop dans sa diversité. Projetée sur le devant de la scène grâce à la présence du break dance aux JO de Paris 2024, la danse hip hop ne représente pas qu’un seul type de danse. Car le break est lui-même influencé par la capoiera, cet art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans la lutte développée par les esclaves noirs déportés au Brésil et qui repose sur des techniques de combat. Si le hip-hop est un mouvement artistique né aux Etats-Unis dans les ghettos de New York au début des années 1970, il s’est peu à peu diffusé dans le monde entier, et la street dance, forme dansée issue de la culture hip-hop, se développe depuis une trentaine d’années, en intégrant de plus en plus des modes d’affrontement compétitifs nommées battles, telles qu’elles vont peut-être permettre à certains de nos danseurs de se qualifier pour les prochains Jeux Olympiques.
S’agissant de leur spectacle dédié aux mineurs, Rachid nous confiait qu’avec « Gueules noires » il avait voulu leur rendre hommage, et particulièrement à son père, en mettant son talent de chorégraphe au service de tous ces mineurs issus de l’immigration et héritiers avant lui d’une histoire qui a façonné la diversité et le multiculturalisme. Le spectacle dans sa version intégrale retrace la vie de ces hommes : le déracinement, la révolte, la maladie, mais aussi l’entraide et la solidarité, en passant par l’usure du travail dans les galeries. « Gueules Noires c’est le pari audacieux de lier la danse hip hop et le patrimoine, pour transmettre aux jeunes générations la mémoire de la mine ». Au-delà du témoignage personnel, cette aventure humaine est incarnée, dans une mise en scène à la fois puissante et poétique, déjà très présente dans sa version courte grâce à la musique de Romuald Houziaux, qui traduit ce juste équilibre entre le vacarme des machines et la légèreté ou la violence des corps en mouvement.
Dûment applaudis au terme de cette brillante démonstration, nos quatre interprètes ont donc engagé un nouvel échange avec le public, qu’il s’agisse de questions sur leurs performances posées par les enfants, plus impressionnés par leur virtuosité, ou sur leur parcours professionnel et la chorégraphie que certains spectateurs avaient déjà pu apprécier au théâtre. Si le nom de la Compagnie Niya évoque la manière de faire passer un message, une émotion, elle est surtout pour Rachid Hedli « un choix de vie et de positionnement, un refuge intérieur, le retour aux sources et à la liberté ».
Car ce fils de mineur immigré algérien n’était pas prédestiné à devenir chorégraphe. Comme il nous l’explique, son parcours était tout tracé sur les bancs de l’usine, avant de découvrir la danse hip hop au gré d’un premier spectacle à Douai. Plutôt passionné de basket au départ, il s’est alors initié dans la rue au break et à ses performances acrobatiques, tout en cherchant comment aller plus loin dans l’apprentissage. Mais à cette époque, danseur n’est pas un métier valable et la danse hip hop n’a pas bonne presse, notamment pour sa conseillère d’éducation ! Et pourtant à force de persévérance, et bien qu’ayant commencé « tardivement », il participe régulièrement aux compétitions de danse, avant d’être repéré par les chorégraphes de la région.
« Chacune de ses expériences viendra ensuite affiner et nourrir sa gestuelle hybride et particulière qui révèle plus profondément l’audace et le désir de rompre avec les codes ». Aujourd’hui Rachid Hedli fait la démonstration qu’on peut s’inspirer de la danse hip hop, avec la performance brute qui la caractérise, pour développer un langage scénique, y insuffler une subtilité d’interprétation et défendre un propos. « Gueules noires » en est la parfaite illustration, de même que Hand in cap leur autre spectacle qui met en lumière le handicap et la question de la différence, à voir bientôt dans le cadre de cette résidence artistique.
Avec nos remerciements à Béatrice pour le CLEA, Cindy pour les SHE, Guillemette pour l’ALSH et l’équipe d’Adrien, qui ont fait de cette rencontre un grand moment de partage et d’humanité.
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