S’il n’y avait le passe sanitaire et les masques, nos aînés se seraient crus replongés dans « l’atmosphère » d’un véritable cabaret parisien des années folles, quand les artistes d’alors poussaient la chansonnette sur la scène. Invités à ce spectacle, en lieu et place de leur traditionnel banquet pour mieux respecter les contraintes sanitaires, ils avaient répondu aussi nombreux qu’enthousiastes à l’invitation des élus. Et ils n’ont pas été déçus de ce voyage dans le temps, grâce au talent de Marielle, la chanteuse qui a multiplié les costumes d’époque pour leur interpréter le meilleur des chansons du répertoire, depuis l’Exposition Universelle jusqu’aux années 40.

Accompagnée de Claude à l’accordéon et de Fabien au piano, sans parler de l’orgue de Barbarie qui trônait sur scène pour mieux recréer l’ambiance joyeuse d’un cabaret parisien, elle a tout de suite donné le ton en incarnant Misstinguett avec ses « belles gambettes » et sa « voix qui traîne », dans la plus pure tradition du caf conc. Comédienne autant que chanteuse, elle n’a pas hésité non plus à prendre le public à témoin quand son régisseur l’a privée momentanément de lumière, avant de revenir en jupon nous émoustiller avec un joli « Frou-frou ». Et le spectacle s’est poursuivi comme au music-hall, au fil de ses interprétations et de changements de costumes aussi rapides que chatoyants, rythmés par l’accordéon et les chœurs, de « Nuit de Chine » à « C’est mon homme » en passant par « La complainte de la butte », « La jeune fille du métro » ou « J’ai deux amours ». En l’espace d’une heure et demie, et plus de vingt chansons, tandis qu’à l’écran on voyait se succéder les images surannées de « Ça c’est Paris », elle nous a fait revivre les années folles et les grands succès des chanteuses réalistes dans les cafés de Montmartre.

Un festival de chansons anciennes reprises en chœur par les spectateurs, et accompagnées par nos deux musiciens qui n’ont pas hésité non plus à lui disputer la vedette, Claude pour nous raconter l’histoire du musette, et Fabien pour nous interpréter d’autres titres tout aussi emblématiques, de « Félicie aussi » à « Valentine » en passant par « L’amant de St Jean » . De la gouaille du titi parisien dans « La valse à Dédé » aux accents plus exotiques de « Sombreros et mantilles », Marielle a esquissé aussi quelques pas de danse jusqu’à se transformer en meneuse de revue, ajoutant ainsi le strass et les paillettes à cette ambiance digne du Moulin Rouge.

Et le spectacle s’est achevé sur ce tableau final des trois artistes avec notre adjointe aux fêtes, dûment félicités par le maire et longuement applaudis par un public ravi de cette magnifique parenthèse musicale et festive !